Introduction à l’histoire de Bretagne

Croix celtique

Retraçons l'Histoire de Bretagne

Pays historique et merveilleux, s'il en fut. Extrémité du mondeantique, berceau de nos aïeux, sanctuaire de notre histoire, élément sisolide et si dur que l'Océan lui-même n'a pu l'entamer.
Pays de quartz et de granit, couvert de rudes bruyères, de sombresajoncs, de chênes éternels, sillonné de montagnes noires, de ravinssauvages, de torrents impétueux et puis semé de paysages qu'eutenchantés Virgile.
Lacs endormis dans les bois, lauriers roses en pleine terre, vallonsembaumés, ruisseaux perdus sous les fleurs, et partout ce grand livrede monuments où le passé se lit en lettres de pierre.
Nous voulons raconter en détail et peindre en pied cette Bretagnequi, naguère insultée par les ignorants et les aveugles, passionneaujourd'hui tous les poètes et tous les savants, tous les artistes ettous les voyageurs.
Cette Bretagne qui parle après 3000ans la langue maternelle des Celtes et semble rêver encore dans son litde brouillard au lumineux berceau de l'Himalaya. Cette Bretagnedont César et Charlemagne seuls ont courbé la tête chevelue ; qui n'apayé que des tributs de fer (ferrea dona) aux empereurs maîtres dumonde, aux Normands maîtres de l'Europe, aux Anglais maîtres de laFrance.
Cette Bretagne que la France elle-même n'a pas pudompter qu'en baisant la main de sa dernière Duchesse, qui est restéeen 1789 appuyée sur la croix et sur l'épée quand la Terreur avait toutabattu.

Et notre histoire ne se contentera pas d'exposer les Révolutions et les guerres de la Bretagne,les démêlés de ses rois et de ses ducs, les faits d'armes de ses baronset de ses chevaliers, toutes ces nobles choses y trouveront certes leurplace. Mais borner là l'histoire, serait en faire un conte pour lesenfants.
L'histoire d'une Nation doit embrasser tout ce qui compose cette nation. Nous embrassons donc la Nation bretonnede la tête aux pieds, si on peut s'exprimer ainsi, depuis ses originesreculées jusqu'à nos jours, dans les moeurs si curieuses de sa vieprivée, comme dans les débats si glorieux de sa vie publique et dansles institutions si peu connues de sa vie civile.
Notre histoire fera marcher de front, suivant les cours des siècles, les faits, les idées, les hommes et le pays.

Notre portrait, enfin, représentera la grande figure de la Bretagne,non seulement avec son armorial chargé de vieux écussons, avec sadouble couronne de menhirs et de tours crénelées, avec sa doubleceinture de mers et de forêts bruyantes, avec ses tours de cathédralesqui montent au ciel..
Heureux si nous pouvions rappeler cet artiste romain qui peignait samère au seuil de l'autre vie et qui s'aperçut en achevant cette chèrefigure, qu'elle portait déjà le sceau de l'immortalité !
Notre patrie aussi touche à une vie nouvelle et non pas à la mort commel'ont murmuré de cruels enfants. A défaut du génie qui rendrait sonimage impérissable, nous avons du moins la piété qui la rendra fidèle.

Marqui de La Rouerie

(Extrait de l'introduction à l'Histoire de Bretagne ancienne et moderne. Pitre Chevalier).

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