Conférence L’Etat Nation contre les patries, Introduction.

Vous trouverez en plusieurs articles (car assez longue) l’intervention du président d’Adsav lors d’une conférence à Nice intitulée "L’Etat Nation contre les patries", cette intervention date de février 2008, je ne la retranscrit ici que maintenant car je la trouve très pertinente, et malheureusement Adsav n’a pas choisit de la diffuser largement en raison des priorités du moment de l’actualité.
 
Voici donc le discours du président d’Adsav, Frederig Ar Bouder, l’Etat Nation contre les patries.

Frederig Ar Bouder, club de la cité à NiceJe tiens à remercier tout d’abord le Club de la Cité de m’avoir invité a m’exprimer devant vous ce soir, ainsi que la Kevrenn Occitania qui fait toujours un travail formidable. Trugarez Henri !

An neb a venn, hennezh a c’hall
An neb a c’hall a gas ar Gall

A gas ar Gall, a harp e vro,
Hag eviti ter ha tero !

Le tribut de Nominoë, Barzaz Breizh

Si j’ai voulu commencer cette allocution par quelques vers tirés notre épopée nationale, le Barzaz Breiz, c’est que note langue- « ar brezhoneg »- est le premier marqueur de notre appartenance collective et de notre originalité parmi les peuples. Il est difficile de comprendre quoi que ce soit à la permanence de la tradition nationale bretonne sans avoir à l’esprit cette réalité ethnolinguistique d’une part, et sans connaître notre passé de nation souveraine, d’autre part.

Le peuplement massif de l’Armorique par les Bretons insulaires- venus de « Grande »-Bretagne- entre les IIIe et VIe siècles de notre ère va donner sa physionomie à mon pays. D’abord conglomérat de petits royaumes, puis royaume unifié après la victoire de Nominoë sur les Francs en 841, désigné ensuite sous le nom de « Duché » – mais duché souverain – la Bretagne s’est gouvernée à sa guise pendant près de mille ans, jusqu’à la défaite de St Aubin du Cormier de 1488 qui plaça mon pays dans la sphère d’influence française. L’Union de la Bretagne à la France fut imposée en 1532. Depuis cette époque, on assiste à des tentatives répétées d’émancipation. Pour en citer quelques unes : la tentative du duc de Mercoeur au XVIe siècle ; la conspiration du Marquis de Pontcallec, au XVIIIe siècle ; la Conjuration Bretonne, d’Armand-Charles de la Rouërie (le « colonel Armand »), durant la Révolution française ; la proclamation de l’indépendance bretonne à Pontivy en 1940, et j’en passe.

Sans s’affilier à aucun de ces ancêtres en particulier, Adsav, le parti du peuple breton s’inscrit dans cette lignée. Adsav signifie, renaissance, renouveau. Notre but principal est le retour à la normale si j’ose dire, c’est-à-dire, une nation bretonne qui prend sa place dans le concert des nations européennes. Une nation que je me plais parfois à mettre en parallèle avec le Danemark. Taille et populations comparables, position stratégique supérieure, tradition maritime identique, puissance agroalimentaire similaire, puissance industrielle et technologique sensiblement inférieure, mais pas dans des proportions ridicules.

L’indépendance : pourquoi il est urgent de la faire

Seulement voilà, la Bretagne n’est pas encore un second Danemark. Et il y a un os de taille: le lien de sujétion qui nous entrave, menace directement notre personnalité. Je vous passerai le « blabla » et les formules creuses pour aller à l’essentiel, en bon Breton. Le lien de sujétion signifie, en clair que :

Notre langue est en danger de mort
Notre peuple lui-même risque de disparaître

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