Y a-t-il encore un français dans la salle?

fab1Je me souviens d’un professeur d’art chinois qui répétait souvent à ses élèves à peu près la phrase suivante : « quand les empires chancellent ils brandissent les idoles ». Pas étonnant donc que l’Etat français, qui n’est plus que l’ombre de lui-même, en soit réduit à lancer en grande pompe une opération de propagande autour de son « identité». Coloniale, impériale, nationale, appelez-la comme vous voudrez. La campagne est à peine lancée qu’il en sort déjà de vibrants cocoricos et autres témoignages officiels d’autosatisfaction. On nous dit en substance: quelle chance tout de même que d’être français ! Vous rendez-vous compte du privilège de faire partie des 0.8% d’humains qui ont tiré le gros lot ? C’est une telle chance d’éclairer le monde qu’il serait indigne de ne pas être reconnaissant: vous faites partie du club alors veuillez passer à la caisse S.V.P. Et si possible avec le sourire car le monde vous regarde (du moins, on y compte bien). Les Bretons connaissent tout cela par cœur. Ils passent à la caisse , et parfois à la casserole, depuis cinq cents ans que dure la présence française dans leur pays. Le peuple breton ne jouit d’aucune garantie : il est nié et piétiné. Sa langue et sa culture sont exsangues. Notre environnement et nos paysages sont saccagés sans vergogne. Les Bretons doivent sans cesse défendre leur prospérité contre les empiètements et les charges imposés par les centres de décision parisiens. La Liberté à la française signifie donc pour nous l’obligation d’accepter notre bourreau de bon cœur. L’Egalité à la française signifie donc pour nous l’obligation de renier notre langue, notre culture, notre religion au nom du « pas une tête ne doit dépasser ». La Fraternité à la française impose de cracher à la figure d’autres Bretons s’ils se montraient par trop « mauvais français ». Rien de nouveau sous le soleil : notre personnalité nationale est sacrifiée à l’identité de l’empire français qui est de nature autoritaire, coloniale et étatique.

Mes chers amis, mes frères. Ce déballage tricolore assez pathétique vous est insupportable. Vous ne savez pas trop s’il sert à serrer les rangs parmi les français de papier, ou à s’attacher ceux qui sont en attente de papiers. J’aimerais tout de même terminer sur une note d’espoir : si l’empire brandit ses idoles c’est bien qu’il chancelle. Et pour les plus audacieux: vous ne vous sentez pas français? N’hésitez-pas à le faire savoir.

An hini ne vez ket joa outañ pa arriv a vez joa outañ pa ‘z a kuit.

Frederig ar Bouder

 

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